Nos débuts

 

 

L’Institut des Religieuses du Sacré Cœur de Marie est fondé le 24 février 1849 à l’initiative d’un groupe de femmes rassemblées pour former une communauté dédiée aux œuvres du Père Jean Gailhac, un prêtre de Béziers.

 

 Appollonie Cure, Eulalie Vidal, Rosalie Gibbal, Cécile Cambon et Marie Roques sont rejointes quelques semaines plus tard par Marie Maymard.

 

Elles reprennent la direction des œuvres du Bon Pasteur incluant un foyer pour les femmes et un orphelinat. L’Institut connaît une croissance rapide et lors de la première profession du groupe d’origine en mai 1851, les membres sont déjà au nombre de dix.

 

Chaque membre fait profiter le groupe de ses propres talents et compétences et assume une responsabilité dans le cadre de la mission commune. Sous la direction de Mère St. Jean, la première supérieure, elles cherchent à être les disciples de Jésus qui est venu pour que TOUS aient la vie (cf. Jn 10:10) et à grandir dans la sagesse et l’amour de Dieu.

 

Le désir de la communauté de faire connaître et aimer Dieu la conduit à se tourner au-delà des frontières. Une première tentative d’établissement d’une communauté à Callan dans le Comté de Kilkenny en Irlande échoue en raison d’un différend entre le prêtre de la paroisse et son évêque. Les sœurs ne se découragent pas pour autant et établissent bientôt leur première fondation hors de France à Lisburn près de Belfast en Irlande du Nord. La création de cette communauté en 1870 est suivie d’une période d’expansion d’une dizaine d’années en Europe et en Amérique du Nord.

 

A mesure que l’Institut grandit, des fondations s’établissent dans d’autres régions d’Europe et en Afrique.

 

Souhaitant répondre aux besoins de leur époque et réfléchissant au sens de l’évangile et aux origines de leur Institut, les Religieuses du Sacré Cœur de Marie commencent alors à diversifier le travail qu’elles accomplissent au-delà des écoles en se consacrant également à d’autres ministères dans le domaine social, pastoral et de l’éducation. Leurs vies continuent d’être profondément enracinées à l’évangile, la foi et au Zèle pour l’œuvre du Christ et au profond désir de faire connaître et aimer Dieu.

 

Fondations en France, Irlande

et Grande-Bretagne

 

France -1849

 

Le 24 février 1849, l’Institut des Religieuses du Sacré Cœur de Marie est créé dans la continuité d’un foyer et d’un orphelinat établis en 1834 par le Père Gailhac à Béziers. Après la création de l’Institut en 1849, ces œuvres sont progressivement transformées et complétées par un pensionnat ainsi qu’un petit dispensaire au sein duquel tant les enfants à la Maison Mère que les pauvres et les exclus de Béziers sont soignés.

 

Première Fondation RSCM à Béziers

 

L’orphelinat, le refuge (successeur du foyer) et le pensionnat constituent alors trois institutions distinctes, les deux premières étant considérées comme des apostolats de protection sociale. C’est le même esprit qui les anime mais chacune d’entre elles a des objectifs éducatifs spécifiques en fonction de la place que chaque groupe occupera dans la société. L’orphelinat accepte les enfants âgés de six à dix ans et les abrite jusqu’à l’âge de vingt et un ans ou jusqu’à ce qu’un membre de leur famille les accueille. L’objectif particulier de l’orphelinat est d’éduquer les enfants à devenir de bons Chrétiens et des employés dévoués. Le refuge accueille les jeunes filles entre huit et vingt ans qui, "pour défaut de soins ou en raison du comportement de leurs parents ou de problèmes liés à leur âge sont exposées à divers dangers." Le but du refuge est de les éduquer à la vertu et de leur donner l’instruction nécessaire à la position qu’elles occuperont dans la vie. Le pensionnat a quant à lui un double objectif : l’éducation chrétienne des jeunes filles de bonne famille et le soutien financier d’œuvres sociales.

 

Autres fondations établies en France : Cambrai, Paris, Rennes et Montpellier. A l’heure actuelle en France, les sœurs sont engagées dans des ministères au sein des écoles et des paroisses et dans le cadre de la formation religieuse des adultes.

 

Irlande - 1870

 

Vingt ans après la fondation de l’ordre des Religieuses du Sacré Cœur de Marie, le Père Gailhac se tourne vers l’Irlande, pays auquel il souhaite étendre sa mission. En 1870, dix religieuses, accompagnées de Mère  St. Thomas Hennessey en qualité de supérieure, quittent Béziers pour Lisburn, une banlieue de Belfast, qui devient la première fondation de l’Institut RSCM hors de France. En Irlande du Nord, les Catholiques représentent une minorité pauvre. Les RSCM sont invitées par le prêtre de la paroisse et son évêque à établir une école destinée aux filles et aux jeunes femmes "les plus démunies." En quelques mois, les sœurs ouvrent une école pour les pauvres et une école payante au sein du couvent et enseignent la religion le dimanche aux enfants, aux jeunes filles et aux femmes de tous âges.

 

Communauté du Couvent du Sacré Cœur de Marie

Waterford, 1892

 

Elles ouvrent un pensionnat de jeunes filles et proposent des cours du soir trois fois par semaine destinées aux femmes ouvrières en usines. La plupart d’entre elles ont en effet quitté l’école vers l’âge de neuf ans. En 1879, on demande aux sœurs d’établir une école à Ferrybank, Waterford. D’autres fondations suivront en Irlande, à Dublin et Belfast.

Aujourd’hui, les sœurs tant en République d’Irlande qu’en Irlande du Nord,  sont impliquées sur le plan éducatif dans le cadre d’écoles primaires et secondaires et d’établissements d’enseignement supérieur. Elles occupent également des ministères auprès des paroisses, des établissements pénitentiaires et des sans-abris.

 

Angleterre - 1872

 

La première fondation anglaise des Religieuses du Sacré Cœur de Marie répond à une invitation de Fr. Thomas Kelly, prêtre de la paroisse St. James, Bootle, Liverpool, qui cherche alors une communauté religieuse féminine afin de l’aider à créer des écoles paroissiales où les enfants pourraient recevoir une éducation catholique. Un groupe de sœurs de Béziers est envoyé à Liverpool en 1872.

 

 

Sœur Eugène avec des élèves à Marsh Lane School, Bootle, Liverpool

 

Leur travail se met en place très rapidement et s’étend bientôt à plusieurs autres lieux : Barrow-in-Furness, Londres, Carlisle et Cromer. Un groupe en particulier a bénéficié de la présence des RSCM en Angleterre : il s’agit des enfants catholiques âgés de cinq à treize ans pour lesquels la Loi de 1870 relative à l’Education a rendu la scolarité obligatoire. Dans toute la région de Liverpool, les Religieuses du Sacré Cœur de Marie enseignent alors dans de nombreuses écoles paroissiales et dispensent leur enseignement à des milliers d’élèves au cours des années.

 

Les débuts de l’école de Seaforth, Liverpool, Angleterre

 

A Londres, Liverpool et dans beaucoup d’autres régions d’Angleterre, les RSCM sont aujourd’hui engagées  dans divers ministères : enseignement supérieur, aumônerie scolaire, assistance socio-psychologique, retraites, animation spirituelle, paroisses, visite des malades et des personnes ne pouvant se déplacer et apostolats auprès des sans-abris et des adultes rencontrant des difficultés d’apprentissage.

 

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Père Jean Gailhac

Fondateur de l’Ordre des Religieuses du Sacré Cœur de Marie

 

Jean Gailhac est né à Béziers le 13 novembre 1802. Il est ordonné prêtre dans le Diocèse de Montpellier en 1826. Peu de temps après son ordination, il demande à son évêque de lui confier le poste d’aumônier de l’hôpital civil et militaire de la ville de Béziers.

Ce travail, qu’il poursuit jusqu’à la fondation de l’ordre des Religieuses du Sacré Cœur de Marie en 1849, lui fait côtoyer les plus nécessiteux et marginaux de la société de l’époque. Il devient évident à ses yeux qu’un groupe requiert une aide particulière : les femmes prises au piège de la prostitution. En travaillant auprès d’elles, il réalise que la plupart de ces femmes ne bénéficient d’aucun soutien social ou familial. Gailhac s’arrange pour qu’elles puissent être accueillies dans un foyer à Montpellier, en payant lui-même leur gîte et leur couvert avec son maigre salaire et l’argent fourni par ses parents. Quand ses moyens ne lui permettent plus d’assumer ces frais, il créé le Bon Pasteur à Béziers, un foyer pour les femmes et bientôt un orphelinat.

 

 

Le décès de son ami de toute la vie, Eugène Cure, en 1848 est un tournant dans la vie du Père Gailhac. Appollonie Cure, veuve d’Eugène, lui exprime son désir de consacrer sa vie ainsi que sa fortune à ses œuvres. Depuis un certain nombre d’années, Gailhac avait l’idée de fonder une congrégation religieuse. Il voit dans le désir de Madame Cure une opportunité providentielle de le faire. Sous la direction du Père Gailhac, l’Institut des Religieuses du Sacré Cœur de Marie est fondé en 1849. Il travaille en étroite collaboration avec la communauté en particulier avec Mère Saint Jean (Appollonie Cure). La formation solide des sœurs devient son objectif premier. Avec elles, il continue ses diverses œuvres à Béziers. Par ses nombreuses lettres et visites, il reste en contact avec les sœurs réparties à travers le monde, à mesure que l’Institut se développe.

Vers la fin de sa vie, il écrit des traités sur divers thèmes spirituels. Le décès des sœurs lui cause toujours beaucoup de peine. Il survit aux deux premières supérieures générales, Mère St. Jean et Mère St. Croix. Il meurt le 25 janvier 1890 à l’âge de 88 ans. Dans les années 50, Mère Gerard Phelan introduit sa cause de béatification. En 1972, il est déclaré Vénérable par l’Eglise.

 

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Fondatrice et Première Supérieure des Religieuses du Sacré Cœur de Marie

 

 Mère Saint Jean

 

 

MERE ST. JEAN PELISSIER CURE Supérieure Générale 1849-1869 "Comme je suis heureuse que le Dieu de Miséricorde m’ait donné cette vocation dans laquelle je me suis engagée avec un tel courage : être associée à un tel saint père qui ne vit que pour les enfants. Je mettrai toutes mes forces dans ce travail et vous épaulerai (Père Gailhac) dans cette œuvre du mieux que je pourrais." (Mère St. Jean, 1849)

 

Née le 2 février 1809 dans une vielle famille de Murviel-les-Béziers dans le sud de la France, Appollonie Pélissier reçoit une éducation très pieuse.

 

A l’âge de vingt ans, elle épouse Eugène Cure.

Ensemble, ils soutiennent les nombreuses œuvres de bienfaisance de l’ami de toujours d’Eugène, Jean Gailhac. Eugène Cure décède de manière soudaine en novembre 1848

Peu de temps après, Appollonie s’offre ainsi que sa fortune considérable pour aider à la fondation de la communauté religieuse déjà imaginée par le Père Gailhac et ainsi diriger et servir le foyer pour femmes et l’orphelinat du Bon Pasteur qu’il avait créés.

 

Le 24 février 1849, Appollonie emménage au Bon Pasteur où elle ainsi que cinq autres femmes deviennent les premiers membres de l’Ordre des Religieuses du Sacré Cœur de Marie. En qualité de co-fondatrice et de première Supérieure Générale, Appollonie, maintenant connue sous le nom de Mère St. Jean, travaille en étroite collaboration avec le Père Gailhac et dirige l’Institut jusqu’à son propre décès. Pendant son ministère, le foyer pour femmes est transformé en refuge pour jeunes filles en danger et un pensionnat pour filles est également créé. Au fur et à mesure que le jeune Institut s’engage dans diverses œuvres, Mère St. Jean met l’accent sur le besoin de renforcer l’unité parmi cette diversité. Au cours de sa vie, l’Institut s’enrichit pour compter soixante-douze religieuses : soixante Françaises et douze Irlandaises. L’octroi d’un statut légal en 1856 par décret de l’Empereur Napoléon est un moment important pour le nouvel Institut.

 

 

Mère St. Jean Pélissier Cure meurt le 4 mars 1869.